Sunday, January 19

Le Phénomène Bwa Kale : Une Réponse Populaire à l’Abandon de l’État ?

Mardi 19 novembre, la population de Pétion-Ville, Canapé-Vert, Delmas et Bourdon a pris les choses en main pour se défendre contre les menaces des gangs qui semaient la terreur dans ces zones. Face à la violence et à la désolation, les habitants ont pris l’initiative de protéger leurs vies, leurs familles et leurs biens, dans l’absence totale d’un État qui devrait garantir leur sécurité. Malgré ce courage, les organisations de défense des droits humains ont salué l’action du peuple, tout en appelant à ce que les gangs rendent leurs armes à la police. Cet appel soulève plusieurs interrogations sur leur position face à la réalité du peuple.

Les Droits de l’Homme, Mais De Qui ?

Ces réactions mettent en lumière une division qui existe depuis longtemps entre la théorie des droits humains et la réalité vécue par les personnes les plus vulnérables. Bien que chaque innocent tué dans ces affrontements soit une tragédie, il est essentiel de ne pas négliger l’enfer que les gangs font subir à la population. Dans des quartiers comme Solino, Delmas 24, Nazon, et bien d’autres, les maisons sont détruites, les gens sont brûlés vifs, et la violence force la population à fuir leur propre pays.

L’État Est Absent

Le phénomène du “Bwa Kale” est la conséquence d’un vide total de l’autorité de l’État, qui ne propose aucune protection ni solution face à l’insécurité croissante. Lorsque la population n’a ni la police ni la justice pour la défendre, elle se trouve face à un choix : souffrir en silence ou se lever pour se défendre. Les organisations de défense des droits humains doivent réfléchir aux conséquences de leurs prises de position, car appeler à “rendre les armes aux policiers” n’a pas de sens dans un pays où même la police lutte pour exister.

Un Appel à la Prudence et à la Révision de Leur Position

Nous comprenons la nécessité pour les organisations de défendre les principes universels des droits humains, mais elles doivent le faire en reconnaissant la réalité du terrain. Le phénomène du “Bwa Kale”, bien qu’il puisse entraîner des abus, reste une expression collective du désespoir du peuple face à un État qui les a trahis. Les organisations devraient diriger leurs appels vers les autorités de l’État, leur demander des comptes, et exercer des pressions pour des actions concrètes en faveur de la sécurité du pays, au lieu de continuer à émettre des messages qui peuvent sembler condamner un peuple qui se défend.

Si l’État ne prend pas sa place pour protéger ses citoyens, la population continuera à faire ce qu’elle peut pour survivre. Dans tout cela, ce sont les innocents qui doivent faire preuve de la plus grande prudence, car dans chaque bataille, ce sont souvent eux qui paient le prix fort.


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