Alors que la population haïtienne croule sous l’angoisse des violences généralisées qui paralysent Port-au-Prince et ses environs, le Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) s’évertue à réitérer des appels aux acteurs politiques pour honorer leurs engagements.
Une rhétorique bien rodée qui, malheureusement, ne semble plus convaincre une population abandonnée à son sort.Les messages du BINUH, bien qu’enrobés d’une certaine volonté d’action, se heurtent à une réalité accablante : la passivité des dirigeants et l’absence de volonté politique concrète pour sortir le pays de cette spirale infernale.
L’organisation d’élections “crédibles, participatives et inclusives” reste un mirage dans un contexte où l’État peine à garantir le droit le plus fondamental : la sécurité des citoyens.
Le BINUH vante les efforts du Groupe des Éminentes Personnalités de la CARICOM, mais sur le terrain, ces initiatives peinent à produire des résultats tangibles. Pendant que ces appels à la paix et à la stabilité politique s’enchaînent, les gangs continuent de semer la terreur, contrôlant des pans entiers de la capitale et forçant des milliers de familles à fuir leurs foyers.
Le “consensus” prôné par le BINUH semble utopique dans un pays où les intérêts personnels priment sur le bien commun. La classe politique haïtienne, fragmentée et décrédibilisée, n’a jusqu’à présent pas montré la moindre capacité à établir un dialogue sérieux ou à proposer une vision unifiée pour sortir de la crise.
Les Haïtiens, las de cette attente interminable, voient dans ces discours internationaux une déconnexion totale avec leur réalité. Leur confiance envers les institutions locales comme internationales s’est effondrée face à des promesses qui ne se traduisent jamais par des actions concrètes.
Quant à l’idée d’élections, elle apparaît comme un rêve lointain dans un pays où voter est devenu un luxe inaccessible pour de nombreux citoyens, piégés dans des zones de non-droit.
Comment organiser des élections inclusives quand les urnes risquent de se retrouver sous la menace des balles ?Un soutien international insuffisant et mal orientéLe BINUH affirme vouloir restaurer la confiance du peuple haïtien en ses autorités.
Mais sans un soutien international véritablement orienté vers des résultats concrets, les déclarations resteront des paroles en l’air. Si la communauté internationale continue d’hésiter entre sanctionner et collaborer avec une élite politique complice de l’effondrement national, la situation ne fera que s’aggraver.
Les appels au dialogue, à la paix et aux élections ne suffiront pas. Ce qu’il faut, c’est une action ferme, concertée et rapide pour rétablir la sécurité et redonner aux Haïtiens l’espoir d’un avenir viable.
En attendant, la population reste livrée à elle-même, victime d’un cycle infernal de violence et d’inaction.
Discover more from MATINAL POST
Subscribe to get the latest posts sent to your email.