Un document controversé transmis à la CARICOM, faisant mention explicite du groupe criminel « Viv Ansanm », a provoqué une onde de choc au sein des sphères politiques haïtiennes. La démarche, soutenue par plusieurs figures politiques et organisations, est vivement critiquée par d’autres qui dénoncent un acte de « trahison » envers la population haïtienne.
Parmi les signataires du texte figurent Claude Joseph, André Michel, Saurel Jacinthe, Liné Balthazar, ainsi que des organisations telles que le Collectif du 30 janvier, le parti EDE, et une branche de l’Accord du 21 décembre. Cependant, cette initiative n’a pas fait l’unanimité. Selon l’ex-député Descolines Abel, cette action représente une « rupture inadmissible avec les aspirations du peuple », ajoutant que la mention explicite de groupes criminels dans une correspondance officielle ternit davantage l’image du pays.
Une CARICOM embarrassée par la référence aux gangs
Plus d’une semaine après la soumission du document, la CARICOM reste silencieuse. D’après des sources proches de l’organisation régionale, la référence directe aux gangs comme « Viv Ansanm » dans ce texte pose un sérieux problème. Ce type de reconnaissance implicite serait perçu comme un aveu d’impuissance de l’État haïtien face à l’insécurité généralisée, ce qui met la CARICOM dans une position inconfortable.
« La CARICOM est consciente des défis que traverse Haïti, mais un tel document, où des groupes criminels sont indirectement légitimés, risque de compromettre les efforts de la communauté internationale pour une résolution durable de la crise », a confié une source sous couvert d’anonymat.
Au-delà du silence de la CARICOM, ce document a exacerbé les divisions au sein des signataires de l’Accord du 21 décembre. Certains membres, désapprouvant cette démarche, ont pris leurs distances, évoquant une trahison des principes fondateurs de l’accord. « Nous ne pouvons cautionner une initiative qui, au lieu de renforcer l’autorité de l’État, l’affaiblit davantage en lui faisant partager la scène avec des organisations criminelles », a martelé un des dissidents sous anonymat.
Le document reflète un malaise profond au sein de la classe politique haïtienne, où des alliances douteuses semblent se tisser sous la pression des crises multiples. Alors que le pays s’enfonce dans l’instabilité, les critiques fusent sur les choix stratégiques de certains leaders politiques qui, selon leurs opposants, cherchent à négocier avec des acteurs non étatiques pour assurer leur survie politique.
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