En ce 1er décembre, à l’occasion de la Journée mondiale du Sida, les spécialistes en Haïti tirent la sonnette d’alarme sur une crise humanitaire croissante : l’impact dévastateur des violences sexuelles perpétrées par les gangs sur les femmes et les filles.
Ces agressions, devenues monnaie courante dans un contexte d’insécurité généralisée, augmentent le risque de transmission du VIH, exposant des milliers de victimes à des conséquences sanitaires et sociales dramatiques.
Une crise humanitaire alarmante
Les violences sexuelles sont utilisées par les gangs comme une arme de guerre pour terroriser les communautés, particulièrement dans les quartiers sous leur contrôle. Les experts notent une hausse alarmante des cas de femmes et de filles déplacées, souvent victimes de viols collectifs, qui se retrouvent sans abri ni accès aux soins médicaux.« La vulnérabilité de ces femmes est extrême. Sans prise en charge rapide, elles risquent de contracter le VIH et d’autres infections sexuellement transmissibles », explique Dr. Marie-Rose François, spécialiste en santé publique.
Un système de santé débordé
Avec un système de santé déjà fragile, Haïti peine à répondre à cette crise. Les centres de dépistage et de traitement du VIH manquent de ressources, et les survivantes de violences sexuelles ont peu d’accès à des soins d’urgence tels que les traitements antirétroviraux prophylactiques (PEP).Selon une étude récente, seulement 20 % des femmes victimes de violences sexuelles parviennent à recevoir une assistance médicale dans les 72 heures suivant l’agression, une période cruciale pour prévenir la transmission du VIH.
Un besoin urgent de logements pour les déplacées
Outre les soins médicaux, l’un des besoins les plus pressants demeure le logement. Les femmes déplacées par les violences des gangs vivent souvent dans des conditions précaires, exposées à d’autres risques, y compris de nouvelles agressions.« Fournir un logement sûr est une étape essentielle pour protéger ces femmes et leur donner une chance de se reconstruire », souligne l’activiste Sonia Pierre, qui milite pour des solutions concrètes.
Appel à une réponse nationale et internationale
Les spécialistes appellent à une mobilisation urgente des autorités haïtiennes et de la communauté internationale pour :
Renforcer les programmes de prévention et de traitement du VIH ;
Assurer un accès rapide aux soins pour les victimes de violences sexuelles ;
Créer des centres d’hébergement pour les femmes déplacées.
En cette Journée mondiale du Sida, la situation des femmes haïtiennes victimes de violences sexuelles rappelle cruellement que la lutte contre le VIH est indissociable de la lutte contre les inégalités sociales et la violence.
Sans intervention rapide, les conséquences sanitaires et humanitaires risquent de s’aggraver, laissant une génération entière en proie à des souffrances évitables.
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