Sunday, April 6

Alfredo Antoine arrêté : symbole d’une République pourrie de l’intérieur

La récente arrestation de l’ex-député Alfredo Antoine, bras chargé d’armes, de téléphones cryptés et de radios de communication, illustre de manière brutale ce que beaucoup dénoncent depuis longtemps : la criminalité n’est pas seulement tolérée par une élite politique et économique, elle est parfois activement orchestrée par elle.

Hier encore, Alfredo Antoine se présentait comme un homme politique, ancien représentant de Kenscoff, silhouette familière dans les sphères du pouvoir. Aujourd’hui, la police le traque pour complot contre la sûreté de l’État, financement de gangs, complicité d’assassinat et association de malfaiteurs. Avec lui, ce sont deux fusils, une arme de poing, plusieurs munitions, neuf téléphones portables et une radio communication qui ont été saisis. Un arsenal plus digne d’un chef de guerre que d’un serviteur du peuple.

Comment un ancien député, censé défendre l’intérêt général, peut-il se retrouver au centre d’un tel réseau de criminalité ? La réponse est aussi simple que dérangeante : les lignes entre la politique, le business et la criminalité se sont effacées depuis longtemps. Dans un pays où le chaos sécuritaire alimente l’instabilité politique, certains acteurs n’ont pas hésité à financer ou protéger des groupes armés pour asseoir leur influence.

Cette arrestation est loin d’être un cas isolé. Elle fait écho à une série de soupçons qui pèsent sur d’autres figures publiques : des élus, des hommes d’affaires, des responsables d’institutions publiques, tous accusés, à mots couverts ou à voix haute, d’entretenir les flammes de la violence. Et pendant ce temps, la population paie le prix fort, kidnappée, violée, massacrée, prise en otage dans un pays qui ressemble de plus en plus à une zone de guerre.

La question n’est plus de savoir si l’État est infiltré par les forces du mal, mais jusqu’à quel point. Tant que des hommes comme Alfredo Antoine ont pu agir en toute impunité, avec protection et pouvoir, aucune réforme ne sera crédible. La justice doit aller jusqu’au bout, sans se laisser intimider par les titres, les alliances ou les menaces.

Ce pays a besoin de vérité, de transparence et de courage. Et cela commence par mettre fin à la complicité toxique entre criminels et politiciens.


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